Salut, c’est Jimmy ! Ouaip, Jimmy-le-chien-qui-écrit-depuis-le-paradis ! Je sais, on me reproche de ne pas écrire assez souvent, mais bon… on a à la fois l’éternité devant nous et pas une minute à soi.
Ben, oui, c’est qu’on est toujours occupés ici. Là, je faisais un jeu avec les copains, « l’énigme du bâton perdu ». C’est Helmut, un berger teuton, ancien canidé-policier, qui a lancé le machin, et ça fait fureur ! J’vous explique pas les règles, c’est trop compliqué pour vous les zumins.
Bref, j’étais avec mon pote Eros, on était à deux griffes de retrouver le bâton, quand j’ai été appelé à la grande porte. Là, je me grouille parce que le portier, monsieur Simpiair, il est pas toujours commode ! En plus je dois être gentil avec lui. C’est lui qui a un nordi et qui me permet de vous envoyer mes petites lettres. Il me laisse m’en servir en grommelant dans sa barbe, mais dans le fond, il est sympa.
J’arrive à la porte, monsieur Simpiair était en grande discussion avec un bonhomme drôlement habillé qui n’avait pas l’air de bonne humeur.
- Quand même, vous exagérez Simpiair, vous me faites venir ici, et maintenant vous me dites que vous n’avez plus besoin de moi ?! Je viens du 19e, c’est pas le paradis d’à côté !
- Désolé, je pensais avoir besoin de vous pour une arrivée. Je n’avais trouvé personne pour l’accueil, alors je me suis dit qu’un homonyme, ce serait bien… mais finalement j’ai trouvé quelqu’un qui connait quelqu’un qui l’a connu…
- Pardon ?
Simpiair se tourne vers moi :
- Quand Il est mort, il était sourd comme un pot ! Depuis qu’il est ici ça va mieux, mais il a toujours des difficultés si on ne parle pas assez fort…
- Du Roquefort ? Je n’aime pas le roquefort !
- Non Ludwick, je disais que je m’excuse encore !
- Bon, je retourne chez moi alors, je vous salue !
Et il part en chantonnant un truc avec des pommes… "Pomme, pomme, pomme, poooomme…"
- Restez ici Jimmy, me dit Simpiair, il ne va pas tarder… c’est un canidé qui a rencontré Bruno et Robert vos copains zumins comme vous dites, j’aimerais que vous lui fassiez faire le tour du paradis.
Et, là arrive un grand canidé roux comme un nécureuil, la langue pendante.
- C’est ici, je suis arrivé ?
- T’es arrivé à destination ! Moi c’est Jimmy, et toi ?
- Moi c’est Beethoven. Ouf, j’suis crevé !
- Ben oui, on est tous crevés ici !
- Très drôle ! C’est pas ça que j’voulais dire : je suis crevé-fatigué. Mes derniers jours ont été difficiles, j’avais mal… il était temps que ça s’arrête.
- J’ai connu ça aussi, Beethoven. Suis-moi, m’sieur Simpiair a demandé que je te fasse faire le tour. Et je vais te présenter mes copains.
En chemin, je lui parle de mes amis zumins, lui me raconte un peu sa vie. Roxane qu’il adorait, Hervé, Nicole où il allait en vacances, et puis surtout son grand copain zumin Valentin.
- J’suis triste de les quitter… surtout Val ! J’ai bien vu qu’il était triste aussi, mais franchement, j’en pouvais plus !
- Si tu veux, je peux écrire un mot à Bruno et lui leur transmettra.
- Tu peux faire ça ? C’est formidable ! J’suis parti sans pouvoir leur dire au revoir… on ne sait pas parler quand on est en bas…
Je lui explique que c’est un peu ma spécialité ici. Hier j’ai envoyé une lettre au Honduras à une certaine Dolores de la part de Chupeta, une petite chihuahua adorable. (D’habitude les femelles chihuahuas m’énervent un peu - tellement bavardes - mais elle est très sympa !) Bref, pas de problème pour envoyer une bafouille.
- Qu’est-ce que tu veux leur dire ?
- Ben écoute, Jimmy, faut surtout qu’ils sachent qu’ici, je suis vachement bien. J’ai plus mal, faut donc pas qu’ils soient tristes… et puis, j’voudrais surtout qu’ils sachent que j’ai eu une vie formidable ! Les zumins disent « une vie de chien », j’ai entendu ça. Mais moi… j’ai eu une vie de prince ! Un beau jardin, une belle maison dans une rue toute calme : je pouvais faire mon petit tour, tous les jours… et puis les vacances… tu connais la dunedupila ? C’est un énoooorme tas de sable ! T’as jamais vu ça ! Dingue ! Et puis ils étaient tous tellement gentils avec moi…
Et voilà, comme ça, en bavardant, on a fait le tour du paradis, je lui ai présenté tous mes copains chiens et chats puis Beethoven est parti se reposer au soleil. On s’est donné rendez-vous pour le lendemain. Je vais lui apprendre le jeu du « bâton perdu ». je suis sûr qu’avec lui dans notre équipe, on va faire un malheur !
Je vous laisse. Je m’en vais une petite sieste comme Beethoven. Lèlèches à vous tous,
Jimmy