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Une bonne centaine de kilomètres de chez nous, (environs de Perpignan) et nous voici sur la Côte Sauvage.
En espagnol la "Costa Brava", nommée ainsi pour la première fois en 1908 par le journaliste et poète Ferran Agulló, au vu de ses criques escarpées.
C'était à une époque où l'endroit attirait quelques artistes et de bien rares touristes, car jusqu'à la fin des années cinquante, la région ne disposait guère d'infrastructures touristiques. Ces superbes paysages n'attiraient que ceux qui avaient le goût de l'aventure.
C'est durant la période franquiste, à la fin des années soixante, que la Costa Brava a connu un (trop) important développement de tourisme de masse couplé aussitôt à des opérations de spéculation immobilière souvent désastreuses.
Heureusement, son relief souvent accidenté rendait la construction parfois difficile, voire impossible, ce qui a protégé certains endroits, parmi les plus beaux, de la rage des promoteurs.
Depuis les choses ont changé : la Catalogne s'est (enfin) adaptée aux exigences européennes en développant un Droit du Tourisme restrictif.
La loi sur le Tourisme 2002 définit maintenant des zones « saturées », menacées de surpopulation. Elle interdit la construction de complexes touristiques et restreint les hôtels à une capacité de 60 lits.
Aujourd'hui, la Costa Brava offre toujours une multitude de jolis villages de pècheurs comme Cadaques par exemple.
Ici: Sa Tuna
Ou Calella de Palafrugell, où nous avions choisi de loger.
Il y a énormément de choses à découvrir sur la Costa Brava, mais en trois jours nous nous sommes limités à la portion de Begur à Tossa de Mar, avec quelques incursions à l'intérieur du pays.
BEGUR
Entouré des collines du massíf de Begur, ce gros village en bord de mer est encore bien préservé du tourisme de masse.
Begur conserve un charme certain avec ses ruelles médiévales où l'on peut admirer les anciennes demeures d'Indianos, ces habitants de Begur partis au 19e siècle faire fortune à Cuba.
Revenus au pays les poches pleines, ils se faisaient construire de riches demeures sur les façades desquelles on a aujourd'hui apposé des plaques expliquant l'histoire de ceux qui les ont bâties.
Tous les ans, Begur célèbre des Indianos le premier week-end de septembre, par la Fira d'Indians.
CHEMINS DE RONDE
La Catalogne ne compte pas moins de 220 km de chemins de ronde, utilisés jadis par les contrebandiers et les gardes surveillant le littoral.
Ces chemins longent les criques et traversent les lieux les plus emblématiques de la Costa Brava.
Aujourd'hui, aménagés en itinéraires de randonnées, ils circulent au milieu des pins et offrent de superbes vues sur les calanques.
On y trouve souvent des tours de guet construites à des endroits stratégiques pour pouvoir communiquer entre elles. De jour la communication se faisait grâce à des signaux de fumée alors que de nuit elle se faisait grâce à des signaux de lumière. Il y avait en permanence un gardien dans la tour afin de prévenir les citadins d’aller se réfugier à l’intérieur des murs en cas de danger d’attaque barbaresque.
Pour les marcheurs, il y a au total en Catalogne 2 500 km d'itinéraires balisés.
Au départ de la platja Sant Pol (au nord de Playa de Aro), commence une de ces promenades qui longe un lotissement de luxe aménagé il y a une centaine d'années.
Les concepteurs du lotissement avaient prévus l'intégration d'un espace public le long de la mer.
Ici, le chemin passe sous le belvédère d'une propriété.
Dans la propriété de la famille Encesa, une logia de style Brunelleschi surplombe le chemin de ronde.
La promenade s'achève à la plage de Sa Consa.
TOSSA DE MAR
Si la ville en elle-même est sans charme, l'intérêt de Tossa réside en sa vieille ville médiévale (12-14e s.) entourée de murailles.
C’est le seul exemple de cité médiévale fortifiée qui existe encore aujourd’hui sur la côte de Catalogne.
(cliquez sur les photos pour les découvrir dans leur entièreté)
C'est ici que furent tourné "Pandora an the Flying Dutchman" avec Ava Garner et James Mason.
(Pandora et le vaisseau Fantôme)
Ava Gardner, Frank Sinatra et l'équipe du film à Tossa entre deux scènes de tournage en mai 1950 :
Cette Costa Brava abrite aussi de nombreux villages situés dans les terres, mais à quelques kilomètres seulement de la côte et qui, comme Pals ou Peratallada, sont l'occasion de découvrir de véritables petits bijoux médiévaux .
PALS
Le Village Médiéval de Pals se situe sur la cime du Puig Aspre.
Les premiers documents qui font référence au Village Médiéval de Pals datent du IXe siècle.
PERATALLADA
A quelques kilomètres seulement de Pals, certains le considèrent comme le plus beau village médiéval de catalogne.
Le village est assis sur des roches ravinées – d’où son nom signifiant "pierre taillée".
Située en dehors des fortifications, l'église romane Sant Esteve, austère bâtiment du 13 e s., avec deux nefs et deux absides, et des chapelles latérales du 16e et 18ème siècles.
Elle possède un campanile ajouré, d’un modèle très répandu dans la région.
GASTRONOMIE
Les célèbres Gambas de Palamos (garanties par un label)
Avec Ferran Adrià à "El Bulli" dans les années 90 et aujourd'hui les frères Roca au "Celler de Can Roca" à Gérone, la gastronomie Catalane a pris un véritable envol au point d'être la première région à obtenir le label Région Européenne de la Gastronomie.
voir article sur le Celler de Can Roca (classé meilleur restaurant du monde) ici :
http://corneilla-niouzes.over-blog.com/2013/11/el-celler-de-can-roca-meilleur-restaurant-du-monde.html
Ainsi reconnue, la Costa Brava se présente aujourd'hui comme une destination phare à la fois gastronomique et oenologique.
Excellence, prestige, innovation, créativité, expérience, la seule province de Gérone ne concentre pas moins de 13 restaurants qui arborent 17 étoiles Michelin !
Nous nous devions d'en tester un...
le restaurant
BO.TIC
.
Le talent d'un chef peut s'évaluer plus facilement sur son menu le moins cher que sur celui où il utilise des produits de luxe. Car il faut – je pense – plus de talent pour, par exemple, magnifier un filet de maquereau qu'un filet de sole. Il est plus aisé de faire une cuisine éblouissante avec du homard qu'avec des moules !
Le « petit menu » du BO.TIC à 44€ nous a pleinement démontré qu'Albert Sastregener mérite amplement son étoile Michelin.
Après d'excellents « craquers » maison et salsa brava, notre menu était composé comme suit :
1. Des moules en escabèche et melon : parfaites. C'est à la fois frais et goûteux.
2. Maquereau, ail blanc et laitue liquéfiée : accord impeccable, réalisation parfaite.
3. Riz crémeux, fruits de mer, suquet de crustacés : c'est la méditerranée qui débarque dans votre assiette avec tous ses parfums !
4. Moelleux de veau, pomme et parmesan : magnifique. La viande cuite à basse température est fondante et goûteuse, l'accompagnement de mousse de pomme et crème de parmesan, impeccable.
5. Sorbet citron et peppermint : idéal pour rafraîchir le palais.
6. Le « chocolat glacé » fraise sera le seul plat qui nous aura laissés... froids !
7. Les truffes (succulentes !) qui accompagnent le café nous aurons vite réconciliés avec la cuisine de ce jeune et grand chef. Allez-y avant qu'il ne reçoive sa deuxième étoile : ça ne saurait tarder !
Notre addition :
Deux « petits menus », 1 eau, ½ vin blanc Allende, 2 verres de vin rouge, 2 cafés : 134 € Ce n'est pas cher payé pour un tel repas gastronomique, une si belle table et un service aimable et efficace.
notre hôtel à Palafrugell
SANT ROC
http://www.santroc.com/fr/
Sans doute la meilleure situation de Calella : la vue sur la mer et le village sont magnifiques ! (si vous avez une chambre côté mer et village ! Les chambres côté parking sont moins chères, bien entendu, mais tellement moins agréables...)
On y trouve tout le confort qu'on peut attendre d'un trois étoiles, même si l'on peut regretter les dimensions minimes de la salle de bain.
Restaurant correct, service très aimable, très beau et très complet petit déjeuner en buffet qui peut être pris dans la véranda ou dans le jardin.