Turin, ancienne capitale du Duché de Savoie, du royaume de Sicile, du royaume de Sardaigne et du royaume d'Italie (rien que ça !), est aujourd’hui le cœur industriel de l'Italie : c’est la ville de FIAT (Fabbrica Italiana Automobili Torino) , d’Olivetti, de Martini et de tant d’autres marques qui symbolisent l’Italie.
On pourrait donc s’attendre à découvrir une cité industrielle et l’on est surpris par cette ville jouant la carte du tourisme et de la culture.
Car Turin a fort bien conservé toutes les splendeurs baroques de son centre historique et c’est réellement une ville agréable et humaine, où, de cafés historiques en restos branchés, les Turinois cultivent avec élégance un certain art de vivre.
photo by Francesco Riccardo-Iacomino
La ville est dominée par un bien curieux édifice : La Mole Antonelliana, une construction en forme de dôme de 167,5 mètres de haut.
C’est le monument qui symbolise la ville, à l'instar de la tour Eiffel pour Paris ou de la statue de la Liberté pour New York.
Elle doit son nom à l'architecte qui l'a conçue, Alessandro Antonelli, en 1863.
La Mole était destinée à devenir le lieu de culte de la communauté juive de Turin, mais celle-ci décida, six ans plus tard, de suspendre les travaux.
En 1877, la ville de Turin s’en porta acquéreur et relança le chantier.
De 1908 à 1938, la Mole abrita le musée du Risorgimento. (le processus d'unification nationale italienne).
Des années 1960 aux années 1990, les Turinois se demandaient à quel usage ils pourraient bien destiner cet imposant monument...
Aujourd’hui, la Mole abrite le musée national du cinéma.
Inauguré en l'an 2000, le musée doit son existence à la collectionneuse et critique Maria Adriana Prolo (1908-1991). Un itinéraire interactif et fantastique y retrace les grands thèmes de l'histoire du cinéma et les premières expérimentations sur le mouvement des images.
Autour de la « salle du Temple » on plonge au cœur du 7e art à travers projections, maquettes, témoignages, équipements, objets, affiches, le tout dans un décor très... cinéma !
Turin est la ville italienne où le cinéma a été introduit en Italie, en raison de la proximité géographique et culturelle avec le cinéma français et les frères Lumière de Lyon. C'est d’ailleurs à Turin, qu’eut lieu la première représentation cinématographique devant un public payant en Italie.
Aujourd'hui, Turin est un des principaux centres du cinéma et de la télévision du pays. Rien d’étonnant donc à trouver ici l'un des plus extraordinaire musée du cinéma au monde… Plus qu'un musée : un temple du 7e art... hanté par les souvenirs de Fellini, De Sica, Rossellini...
A la vue de certaines affiches et photos, d'autres souvenirs me reviennent : mes rencontres avec certains d'entre eux comme Dino Risi, Marco Ferreri, Bertolucci...
à gauche : Dino Risi, venu à Bruxelles présenter ANIMA PERSA en 1977
Un ascenseur aux parois de verre vous emmène au sommet à une terrasse d’observation pour découvrir la vue sur la ville.
Piazza San Carlo
Cette place constitue un magnifique ensemble d'architecture urbaine.
Les églises San Carlo et Santa Cristina encadrent la via Roma.
À l'est, se dresse le palais de l'Académie philarmonique (17e s.) et au centre s'élève le « caval d'bronz », monument équestre réalisé en l'honneur d'Emmanuel-Philibert de Savoie, vainqueur des Français à Saint-Quentin en 1557.
On y trouve deux cafés historiques, le San Carlo et le Torino, qui rivalisent d'élégance et de faste sous les arcades.
Il existe dans la capitale piémontaise de nombreux cafés historiques qui ont gardé leur charme d’antan, avec leurs marbres et leurs dorures.
Ils étaient jadis fréquentés par des clients illustres (Cavour, Garibaldi) et sont, de nos jours, toujours aussi populaires auprès de la bonne société turinoise.
La Piazza Castello (place du château)
Elle fut dessinée dans le cadre d'un vaste projet d'urbanisme orchestré par Ascanio Vitozzi.
Bien qu'elle ne soit pas au centre de la ville, cette place de 40 000 m² est le cœur de Turin.
Elle est comporte de superbes monuments baroques, comme le Palazzo Madama, le Teatro Regio, l'église San Lorenzo et le Palais Royal.
Cette vaste piazza donne naissance aux principales artères de la ville.
Le Palais Royal (Palazzo Reale) de la Maison de Savoie, construit pour la reine Christine de France au 17e siècle.
Turin est aussi célèbre pour être la cité qui abrite le Saint Suaire, cette pièce de lin de 4,36 m sur 1,10 m sur laquelle se serait imprimée l'empreinte du corps du Christ supplicié.
Une ostension extraordinaire du Saint-Suaire s’est tenue à Turin en juin 2015, à l’occasion du bicentenaire de la naissance de don Bosco (1815-1888).
Et par chance, nous y étions, pour assister à cet événement exceptionnel, dans la chapelle Guarini de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, là où le linceul est conservé.
Vrai ou faux ?
En 1898, un avocat, photographe amateur, Secundo Pia, réalisa les premiers clichés du Saint Suaire.
Lors du développement des clichés, il fut stupéfait du rendu de l'image sur les négatifs.
En effet, l'image qu’offrait le négatif photographique était beaucoup plus précise et réaliste que l'image du linceul telle qu'on pouvait la voir jusqu’alors : le Suaire lui-même a toutes les propriétés d'un négatif photographique !
Le linceul fait depuis longtemps l'objet d'une bataille entre les scientifiques qui croient à son authenticité et ceux qui en doutent.
Dans les années '70 on détermine que les traces hématiques sont celles de sang humain veineux et artériel ante et post mortem du groupe AB.
En 1988, une datation par le carbone 14 démontra l'origine médiévale du suaire, datant l’étoffe au 13e s. Mais de récentes découvertes convergent vers l'hypothèse que l'échantillon qui a été daté est une réparation médiévale…
Des textes antérieurs au 14e s. indiquent d’ailleurs qu’un linge semblable était vénéré en Orient (à Edesse puis à Constantinople) sans que l’on puisse affirmer qu’il s’agisse du Saint Suaire.
Et jusqu’à présent nul scientifique n’a pu expliquer le phénomène qui a rendu possible l'apparition de l'image que l'on voit sur ce drap. Alors il reste à trouver quel phénomène a pu créer l’oxydation-déshydratation de surface des fibres…
Il y a donc bien deux points essentiels sur lesquels repose la singularité du Linge : l'image dont il est le support n'est pas faite de main d'homme, et, surtout, aucune méthode disponible dans notre panoplie technologique ne permet, à ce jour, de reproduire cette image en la dotant de toutes les propriétés dûment constatées qui sont les siennes…
Notre hôtel à Turin :
L'hôtel PRINCIPE di PIEMONTE
via Piero Gobetti, 15 - 10123 Torino
Hôtel très confortable pratiquant des prix très raisonnables pour un palace.
ll est idéalement situé en plein centre de la zone piétonne. (via Lagrange)
Je ne peux pas clôturer cette page sur Turin sans vous parler de l'endroit que vous ne pouvez manquer si vous aimez les truffes !
Mais les truffes, c'est hors de prix, direz-vous... Nous n'étions que deux jours à Turin... et nous y avons dîné à deux reprises, chaque fois pour moins de 75 € pour deux !
Et pourtant, en cuisine, on n'est pas avare avec les truffes !
De plus, le patron, Roberto Perego, vaut le déplacement à lui tout seul : exubérant, liant, expansif, chaleureux... c'est le "Don Camillo" de la Truffe qui vous parlera de ses merveilleux champignons avec une passion toute communicative.
Il vous dira "Ce plat... c'est magnifique ! Mais, attention : vous savez, je suis un menteur... Mais là je ne mens pas : c'est vraiment ma-gni-fi-que !"
Nous avons passé 15 jours de vacances en Italie, et I Tartufi Bistrot est l'un de nos meilleurs souvenirs gastronomiques !
Merci Roberto !
Via Carlo Alberto 47, 10123 Turin
tél. 3396466555
http://www.itartufibistrot.it/
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