Un anniversaire ça se fête, non ? Nous avions décidé, voici quelques semaines, de fêter
celui de Robert à Paris et d’aller voir « Cabaret » aux Folies Bergère.
Ach ! Cabaret ! Que de souvenirs ma bonne dame… C’était en 1972… j’étais depuis moins de deux ans à la Fox qui ne sortait pas beaucoup de bons films à l’époque… et puis arrive celui-là qui m’a laissé sur le cul ! Et qui est aujourd’hui toujours bien placé au classement de mes 10 films préférés. Rarement 8 « Oscars » n’ont été autant mérités à mon (humble) avis…
Mais, mais, mais… les cheminots apprenant que nous désirions nous rendre dans la capitale ont
décidé de faire grève. Ils avaient attendu pour cela que nous ayons achetés nos billets de train et de spectacle. Vous pourriez croire que j’ai une dent contre ces grévistes. Pas du tout !
Je les comprends. Ces gens-là sont fa-ti-gués. Depuis que je suis à la retraite, je suis moi-même souvent las. Ne rien faire, ça épuise. Tous ces agents de la SNCF qui n’en foutent pas une dalle
sont donc exténués et demandent qu’on ne touche pas à leur super-retraite. Qui pourrait leur reprocher une aussi juste revendication ? Dernièrement deux cheminots qui partaient rejoindre une
manifestation sont tombés sur un panneau : Danger travaux.
Tu vois, dit le premier au second, au moins, ici ils préviennent !
Valse d’hésitations… on y va, on y va pas… Il y a un TGV qui part le 16 au (petit) matin… nous
le prenons.
Une chanson me trotte en tête au moment où, à Narbonne, le train passe à côté de la
maison natale du « grand Charles »:
Revoir Paris
Un petit séjour d'un mois
Revoir Paris
Et me retrouver chez moi
Seul sous la pluie
Parmi la foule des grands boulevards
Quelle joie inouïe
D'aller ainsi au hasard…
Et nous voici à Paris. Aux Folies Bergère on a fait table rase des fauteuils d'orchestre qui
ont été remplacés par des chaises et des tables éclairées de lampes, entre lesquelles vont et viennent des serveurs. On n’est plus aux « Folies » on est à Berlin… au « KIT KAT KLUB
»
« Willkommen, bienvenue, welcome!
Fremde, étranger, stranger.
Gluklich zu sehen, je suis enchanté,
Happy to see you, bleibe, reste, stay.
Willkommen, bienvenue, welcome
Im Cabaret, au Cabaret, to Cabaret!”
Excellent spectacle. Rien d’étonnant si ce musical de Broadway a conquis Paris.
Notre avis en deux mots :
Les numéros musicaux sont remarquables. Danseurs, musiciens sont épatants.
Vulgaires et décadents, juste comme le veut le scénario, bien loin des canons des comédies musicales bien proprettes. Les danseuses ont des mines patibulaires, elles sont tatouées et leurs
collants sont filés.
Dans le rôle de Sally Bowles, Claire Pérot, sans faire oublier Liza Minnelli (impossible !), s’en tire avec les honneurs. Seuls les rôles masculins nous auront quelque peu déçus. Par exemple
Emcee, le maître de cérémonie, n’a pas le côté diabolique qu’il avait dans le film de Bob Fosse. Comment oublier le rictus démoniaque de Joël Grey qui regarde son pays tomber dans la fosse
aux nazis ? Reste un excellent spectacle avec un final très surprenant qui vous glace le
sang.
Cela
me donne envie de relire Christopher Isherwood (que m’avait fait découvrir mon ami Albert.) Dandy de gauche, pur produit des collèges anglais, il
écrivait en 1939, dans « L'adieu à Berlin » : «Je suis une caméra braquée qui enregistre et ne pense pas. Un jour il faudra développer tout cela.» Ce qu’il fit et qui donna une galerie
de personnages évoluant dans un Berlin interlope et bohème qui allait bientôt sombrer dans la peste brune. Conseil de la rédaction : lisez Isherwood !
(Les trois que j’ai lus : Adieu à Berlin – Un homme au singulier – la Violette du Prater)
Joie d’être dans une (vraie) capitale : pas de problème pour trouver
un restaurant d’après-spectacle. A 10 minutes de marche des Folies Bergère, rue Saint George, nous avons fait un succulent repas au Dell’Orto. En 1858, c'était parait-il le café des poètes et des
peintres : Eugène Delacroix y avait ses habitudes. La cuisine de Patrizio Dell’Orto est autant raffinée qu’inventive. D’après plusieurs guides il s’agit ni plus ni moins de l’une des
meilleures tables du IXe arr. Notre repas : Pâte frite aux langoustines suivie d’une lasagne de noix de coquilles St Jacques aux truffes noires et pour terminer une succulente glace maison.
C’’est fin, ça se mange sans fin. C’est un peu cher… mais on est à Paris,
non ?
(14 / 20 au guide Robert & Bruno)
Dell'Orto
45 rue Saint Georges
75009 Paris
Pour info seulement : les autres restaurants
visités :
Brasserie L’Européen : 10/20
21 bis, boulevard Diderot 75012 Paris
Au fin Gourmet : 5/20
42, Rue Saint-Louis-en-l'Ile 75004 Paris
Ce qui étonne quand – comme moi – vous n’avez pas
déambulé dans Paris depuis quelques années, c’est l’apparition du vélo. Ce n’est pas encore Amsterdam, mais tout de même les choses changent. Avec l’installation, cet été, de plus de 10 000
deux-roues en libre-service, la Ville de Paris a fait naître en quelques mois des milliers de cyclistes, réguliers ou occasionnels. Le vélo est partout, y compris sur les trottoirs où ils
slaloment entre les piétons… Le succès est énorme, surtout en ces temps de grèves. Et quand on lit dans « madame Figaro » que « pédaler pour aller travailler n’a plus rien de popu
ringard mais que c’est au contraire ultratrendy » (sic) on voit bien que c'est un véritable phénomène qui s'est enclenché avec le lancement du « Vélib ».
Les quelques vélocipèdes photographiés ici bordent l’entrée des Galeries Lafayette. En période de fêtes les grands magasins parisiens restent incontournables. Avec quelques 150 000 ampoules, les Galeries Lafayette se transforment en torche féérique pour Noël. C’est éblouissant, magique. Les vitrines aux personnages animés font autant rêver les enfants que les parents dont il faut voir les mines extasiées.
Le retour vers Perpignan ne fut pas simple, mais nous sommes tout de même arrivés à
destination. Aux dernières nouvelles les cheminots ont lancé un préavis de travail pour la semaine prochaine…
un p'tit beurre, des
touyoux...