Symboles de la ville de Madrid depuis le XIIIème siècle, l'Ours et l'Arbousier (El Oso y el Madroño) dont la statue est située en plein centre, sur la Plaza de la Puerta del Sol.
Sur la route de Madrid
Entre Barcelone et Madrid, une étape à retenir : le Monasterio de Piedra,
(à Nuevalos, près de Zaragoza).
Véritable oasis au cœur de cette terre aride d’Aragon, le monastère de Piedra et le parc qui
l’entoure constituent une très belle étape sur la route de Madrid lorsqu’on vient de Barcelone. Son origine remonte à 1194, quand Alphonse II le Chaste fit don d'un ancien château arabe aux
moines de Poblet pour y construire un monastère. Vendu en 1840, on y créa 27 ans plus tard le premier centre piscicole d'Espagne, en naturalisant les eaux du rio Piedra. Résultat : une forêt
luxuriante où se succèdent plans d’eau, grottes et nombreuses cascades dont l’une fait un saut de 53 m. Une promenade superbe d’une heure environ dans un havre de paix. L’accès du parc est
payant mais gratuit pour les clients de l’hôtel-monastère.
Dormir dans un monastère…
Les anciennes cellules cisterciennes du monastère sont aujourd'hui transformées en 61 confortables
chambres et suites avec terrasses qui offrent une superbe vue sur la forêt ou sur la cour du cloître.
Le très beau restaurant de l’hôtel (restaurante Reyes de Aragon) vous
permettra de vous remémorer en quoi consistait la gastronomie espagnole dans les années cinquante - soixante. Ce n’est pas mauvais… mais on est à quinze années-lumière de la cuisine de Ferran
Adria d’El Bulli ! En consolation nous avons goûté un excellent vin d’Aragon : un « Enate » 2005 (Somontano). C’est en le dégustant qu’on réalise l’incroyable chemin que
les vignerons espagnols ont parcouru ces 15 dernières années !
www.monasteriopiedra.com
En quittant le monastère, prenez la direction de Jaraba, puis Cetina pour rejoindre l’autoroute de
Madrid. Sur cette route, vous découvrirez, au bord d’un lac, ce très bel ermitage de Nostra Senhora de San Daniel.
Quelques kilomètres d’autopista plus tard, nous découvrons un second site : le monastère cistercien
de Santa Maria de Huerta. (**Guide Bleu)
Construit au 12e s et 13e s. la structure de l'édifice suit les règles de l'architecture
monacale bénédictine, en vigueur dans l'ordre cistercien. Remanié à la Renaissance, il présente un magnifique ensemble de cloîtres et de dépendances comme le réfectoire, chef-d’œuvre gothique par
la pureté de ses proportions et sa voûte à six pans, unique en son genre. Une chaire pour le lecteur et son escalier, sont encastres dans un des murs. Un magnifique témoignage du génie des
architectes cisterciens.
Dans l’église, des peintures du XVIème siècle et un splendide retable baroque du XVIIIème siècle. La nef
centrale a été décorée au XVIIIe siècle dans le style baroque.
L'extérieur est une construction austère protégée par des contreforts. Pas de photo du cloître pour cause
d’importants travaux de réfection en cours au moment de notre passage…
MADRID
Pour le logement,
notre choix s’est porté sur l’hôtel VILLA REAL.
Plaza de las Cortes, 10 - Madrid 28014. +34 91 420 37
Hôtel 5 étoiles, le Villa Real se démarque par sa situation stratégique, entre le célèbre
Triangle des Musées et le centre-ville, dans un quartier assez calme car peu de circulation sur la place de las Cortes. C’est un hôtel moderne, accueillant et élégant, qui a sur beaucoup de
ses concurrents le rare avantage de proposer son propre parking privé. On est devant le Congrès des Députés, à deux pas du parc du Retiro, du musée Thyssen, du Prado, du musée de la Reine Sofia
et à seulement dix bonnes minutes de marche de la Plaza del Sol. Seul point noir : l’insonorisation intérieure qui reste à améliorer. (Vous saurez à quelle heure votre voisin du dessus prend
sa douche !) N’y attendez pas qu’on vous parle en français – c’est seulement espagnol ou anglais comme d’ailleurs dans 99% des établissements madrilènes…
Madrid Jour 1
Nous commençons par rendre visite à un voisin, le classique des classiques : le musée du
Prado, question d’admirer partie de ce que les rois d’Espagne ont accumulé comme chefs-d’œuvre depuis Charles Quint. Arrêt prolongé devant mon tableau favori : « Las
Meninas » de Vélasquez, sans doute l'un des plus étudiés de l'histoire de la peinture occidentale.
Diego Vélasquez – Les Ménines
On y voit la jeune infante Marguerite-Thérèse accompagnée des ménines (ou suivantes) qui
l'entourent. A gauche, Diego Vélasquez se représente lui-même, le pinceau à la main, portant son regard en direction du lieu où nous, spectateurs nous trouvons. Derrière lui, un
miroir réfléchit l’image du roi Philippe IV et de la reine Marianne dont Velasquez est en train d’exécuter le portrait. Le couple royal semble être placé à l'endroit où se situe le spectateur,
donc hors du tableau. (Il n'existe en réalité aucun portrait commun du roi et de la reine, contrairement à ce que Velasquez voudrait nous faire croire).
A droite du miroir, au fond, se tient José Nieto Vélasquez, homonyme du peintre et grand chambellan de la
reine. Il apparaît dans l'encadrement d’une porte, sur les marches d'un escalier ouvrant ainsi un autre espace qui attire notre regard alors que la réflexion du couple royal dans le miroir pousse
dans l'autre sens, vers l'avant donc vers l'extérieur du tableau.
Chef d’œuvre incomparable, "Les Ménines" est bien l'un des tableaux les plus énigmatiques de
l'histoire de l'art : la toile crée une relation incertaine entre celui qui la regarde et les personnages qui y sont dépeints. On ne peut les embrasser tous du regard car les dimensions de
cette toile peinte en taille réelle l'empêchent mais, de plus, les visages tournés dans des directions différentes font que notre regard est dévié. Goya, Edgar Degas, Edouard Manet, Salvador Dali
se sont confrontés à cette œuvre et surtout Picasso qui lui consacra une série de 58 tableaux.
Le Prado c’est aussi plus de 900 œuvres exposées. Beaucoup de P.P. Rubens (admirateur de l’œuvre de
Vélasquez), des Goya, Jérôme Bosch, Greco, Raphaël, Titien, Rembrandt, etc. C’est formidable, c’est fabuleux et… c’est fatiguant ! Repos mérité, juste en face pour un thé et une pâtisserie, en toute simplicité…
dans les jardins de l’hôtel Ritz…
Le soir : dîner au restaurant El Bodegón - Calle Pinar, 15 - Madrid
El Bodegón est un des grandes adresses de Madrid. Tout de suite on comprend qu’on ne se trouve pas dans
un endroit « hyper mode », mais dans un de ces temples du bon goût. L’ambiance est cosy, le service discret et efficace. Le chef José Machado y sert une cuisine inventive aux influences basque et
française. Quelques exemples avec tout d’abord trois mini-entrées : en première une coupe crème de citrouille, crème à l’orange et émietté de crabe, en seconde coquilles saint jacques
juste passées à la plancha, truffes et sauce au pamplemousse et en troisième entrée le foie gras à la plancha avec une sauce aux haricots blancs. Comme plats, pour l’un une sole, sauce aux
calamars et clams, pour l’autre un filet de turbot aux truffes et céleri. Vous aurez compris qu’il ne s’agit pas là des énoncés de la carte mais de traductions très approximatives de mon
cru.
Madrid Jour 2
Le musée Joaquin Sorolla (1863-1923)
Vous connaissiez ce peintre ? Moi pas, je l’avoue... (Merci Paul !) Pourtant en 1900 il
remporta le premier prix de l’Exposition Universelle de Paris et en 1906 il fut même élevé au grade d’officier de la légion d'honneur. En 1907 Sorolla obtient une première commande de la Maison
Royale d’Espagne. Mais avant même de réaliser un seul portrait du Roi, Sorolla était déjà une gloire dans son pays et un peintre à la mode en Europe. Son talent le mena jusqu'aux Etats
Unis. À New York son exposition particulière connaît un succès sans précédent. Paul Getty achète dix de ses tableaux représentant des scènes de plages impressionnistes.
Ce qui frappe dans chacune de ses créations, c'est la lumière. Chaque œuvre est un hymne au soleil, à la
vie, et chaque personnage se trouve caressé ou aveuglé par la lumière. Alors comment se fait-il qu’on ne le connaisse pas plus chez nous ? Car cet artiste est immense, autant que
Monet, Sisley ou Pissarro.
Il est vrai qu’en son temps, une certaine « intelligentsia » - pas si intelligente à mon sens -
a reproché à Sorolla d’être le peintre du bonheur de vivre. Faudrait-il être ennuyeux, sinistre à mourir et ne dépeindre que la misère pour être un véritable artiste ? Heureusement, depuis
les années 1980-90, le peintre des plages de Valence est à nouveau à la mode. En témoignent la fréquence des expositions concernant son œuvre, ou encore le prix de ses toiles qui sont aujourd’hui
les plus élevées du marché, juste derrière les chef-d ‘œuvres des impressionnistes français.
En 1929, sa veuve fit don à l’État espagnol de leur maison madrilène pour y faire un musée. On y trouve
la plus grande collection d’œuvres de l’artiste, ainsi que d’autres collections très variées qui y sont également conservées : sculpture, céramique, mobilier, le tout constituant un exemple
unique de maison bourgeoise au début du XXe siècle.
http://museosorolla.mcu.es/
http://www.joaquin-sorolla-y-bastida.org/
Instantané, Biarritz
Merveilleuse toile dans laquelle on voit la femme de Sorolla, se préparant à faire une photo sur la plage
de Biarritz avec, en arrière-plan, leurs deux enfants dont l’un d’eux fait une tache rouge dans ce tableau plutôt dans des dégradés de blanc-gris-bleu.
Si
vous n’avez que peu de temps à Madrid, plutôt que courir des musées pour y admirer des toiles que vous connaissez par cœur, allez découvrir cette maison. Vous en sortirez avec du bonheur et de la
lumière plein les yeux…
Au hasard des rues, voici le Palacio Longoria, considéré comme l’une des principales œuvres
modernistes de Madrid, construit en 1902 par l’architecte catalan Jose Grases Riera. Il y a adopté une extraordinaire liberté de style, refusant toute ligne droite, un peu comme dans l’esprit de
Gaudi dont il était l’ami.
La Gran Vía est en quelque sorte un petit musée de l'architecture espagnole de 1910
jusqu'en 1959, quand la ville fit une tentative de changement d'image et chercha son inspiration à Paris, à New York ou à Chicago.
L'Ermitage San Antonio
La capitale espagnole a sa Sixtine ! Comme à Rome, on peut se tordre le cou pour admirer les fresques de
Francisco de Goya y Lucientes (1746 - 1828) à l'Ermitage San Antonio de la Florida. Cette visite se mérite car il faut sortir du centre-ville et rejoindre vers le Sud les rives du Manzanares. On
découvre alors, deux petites chapelles coiffées d'une coupole. La chapelle de gauche n'est qu'une réplique assez moderne de l’ermitage San Antonio et destinée essentiellement au culte afin de
protéger les fresques longtemps endommagées par la fumée des cierges et de l'encens. L’ermitage San Antonio fut construit en 1798 sous l'ordre de Charles IV qui commanda à Goya, alors au faîte de
sa gloire, la décoration de cette chapelle royale.
Le peintre profita de la totale liberté qui lui était laissé pour faire fi des conventions : il
dépeint le Miracle de Saint Antoine comme s'il s'agissait d'une scène populaire et le place dans la coupole, d'ordinaire réservée aux visions célestes. On y voit Saint-Antoine de Padoue, debout
sur un rocher, qui ressuscite un mort afin que celui-ci puisse innocenter son père.
Tout autour, une foule bigarrée, placée derrière une balustrade en trompe l'œil, assiste au mystère de la
résurrection. Certains critiques diront «qu’avec cette chapelle, le 19ème siècle artistique vient de prendre racine dans un formidable terreau de liberté créatrice ». Ces
fresques sont considérées en effet comme l’une des plus séduisantes créations de Goya: fraiche, sensuelle, lumineuse, amalgame de sentiments pieux et profanes.
Décédé en exil à Bordeaux en 1828, la dépouille mortelle de Goya fut ramenée en Espagne en 1919 et
enterrée dans cette chapelle, juste sous son chef-d’œuvre.
Promenade dans le parc del Oeste et nous passons ensuite devant le « Palacio Real de
Madrid », résidence officielle du roi d’Espagne. Sa surface occupe 135 000 m², en faisant ainsi le plus grand
palais royal d’Europe, avec pas moins de 3418 chambres. Construit entre 1738 et 1755 sous les ordres de Philippe V, le palais n’a plus que des fonctions protocolaires, le roi Juan-Carlos et son
épouse Sofía de Grèce résidant en fait dans le palais de la Zarzuela.
Madrid Jour 3
Le Musée National Centre d'Art Reina Sofia.
En 1992, le Roi Juan Carlos et la Reine Sofia inauguraient la Collection Permanente du Musée situé dans l'ancien Hôpital Général de Madrid. Aujourd’hui
cette collection qui place ce musée parmi l’un des plus grands du monde, rassemble les œuvres des artistes espagnols les plus réputés dans le domaine de l’art contemporain comme MIRÓ, DALÍ,
JUAN GRIS, PICASSO et de nombreux artistes étrangers (Bacon, Magritte). Mecque de la peinture moderne, on vient s’y recueillir devant le Guernica de Picasso, œuvre majeure du 20e
siècle qui retrace la tragédie du bombardement de la ville de Guernica le 26 avril 1937 par la légion Condor d’Hitler et qui fit 1800 morts.
Un film de l’évènement fait face au tableau. La toile met en avant le choix de Picasso d’accentuer la
cruauté de l’événement, en ne laissant place qu’à la douleur et à la mort. Le cheval, placé au centre de la composition symbolise - aux dires même du peintre - le peuple. La lance qui transperce
le flanc de l’animal rappelle celle qui blesse la poitrine du Christ dans de nombreux tableaux religieux. Au milieu de la débâcle, le taureau, symbole de force brute et de cruauté apparaît
impassible. L'enfant mort dans les bras de sa mère se rapproche d'une autre image à portée universelle : celle d'une vierge à l’enfant. Peint dans l'urgence sur commande des républicains pour le
pavillon Espagnol de l'Exposition universelle de Paris de 1937 et réalisé en quelques semaines, Guernica exprime toute la révolte du peintre. On découvre aussi dans la salle des photos de Dora
Maar, montrant les différentes étapes de la réalisation du tableau.
Promenade dans Madrid
Le Parque del Retiro est sans doute le parc le plus emblématique de Madrid
d'abord par sa taille (118 hectares), mais aussi pour son emplacement, en plein cœur de la ville. Il abritait une résidence royale jusqu’à la fin du 18e s. quand Charles III le promut
au destin de parc populaire.
Le parc abrite
un étang, une roseraie et deux palais, dont le Palacio de Cristal, vestige de l'exposition coloniale de 1887. Le bassin est un des éléments le plus photographié avec l’impressionnant monument à
sa gloire d’Alfonso XII. (Alfonso, c'est celui qui est à cheval, dans le fond de l'image)
La Plaza de Cibeles est une place emblématique de Madrid, à la croisée des quartiers du
Centro, de Retiro et de Salamanca.
On peut y voir un étonnant édifice mêlant joyeusement les influences architecturales selon la mode
madrilène au début du 20e siècle, ici le néogothique et l’art-déco.
La magnificence du bâtiment est d’autant plus originale quand on sait qu’il fut construit pour abriter le
siège… des P.T.T. ! Poste, télégraphe et téléphone ont quitté les lieux depuis 2007 ce palais abrite désormais le siège de la mairie ainsi qu’un important centre culturel.
Pas loin et parfait pour un lunch :
Harina - Plaza de la Indenpendencia 10 (Puerta de Alcalá)
Dans un local tout blanc à la déco minimaliste, on vend toutes sortes de pains (bios) mais on sert
aussi salades, plats froids et sandwichs très bien garnis. De la qualité à prix doux.
Visite ratée : le Monasterio de Las Descalzas Reales. Ancien palais de Charles
Quint où naquit Juana sa dernière fille, en 1535. Jeune veuve, elle transforma le palais pour y fonder le « Convento de las Descalzas » (Couvent des déchaussées). L’intérieur du monastère, est
parait-il somptueux. (Tableaux du Titien et de Rubens, tapisseries du XVII° siècle). Mais on ne peut y entrer qu’en visite guidée (en espagnol ou en anglais) et en nombre limité. Il faut donc s’y
rendre tôt et prendre son billet à l’avance ce que nous ignorions. Ne pas espérer le moindre renseignement auprès du personnel du musée, débauché sans doute d’une prison voisine.
Raté aussi : notre dîner à la Terraza del Casino. (Alcalá, 15. Tel.: 915 321
275.)
Si tous les guides ne tarissent pas d’éloges sur ce restaurant et son chef Paco Roncero, (disciple de
Ferrán Adriá qui est le conseiller officiel du lieu) aucun pour nous prévenir que le veston y est obligatoire. Nous déclinons le prêt de vestes et renonçons donc à goûter la cuisine de ce 2 *
Michelin quand le très sympathique préposé à la réception nous signale que le señor Roncero a aussi ouvert un restaurant à tapas non loin de là, à deux pas de la place Sante Ana, l’Estado
Puro.
la plaza Santa Ana, avec au fond l'hôtel ME Madrid (anciennement hôtel Reina Victoria)
Estado Puro - pl. Cánovas del Castillo 4 (au rez-de-chaussée de l'Hôtel NH Paseo del
Prado)
Sur les traces d’Adria, Roncero cherche à moderniser la cuisine espagnole, donc il se devait de se
mesurer à l'art des tapas, must de la culture espagnole. Réussite totale, car si ses tapas demeurent classiques (croquetas de jamón, asperges en tempura, croquetas tigre) tout cela est revisité
par un réel artiste.
Souvenir unique que cette soirée en terrasse, quand soudain ce sont hurlements, tonnerres de
trompettes et coups de klaxon dans les rues : L'Atletico Madrid vient de remporter la finale de la Ligue Europa à Bucarest en battant l'Athletic Bilbao sur le score de 3-0.
La fête durera toute la nuit…
Madrid Jour 4 - El Escurial
Nous quittons la ville pour nous rendre à l’Escurial, à une quarantaine de kilomètres à l'Ouest de
Madrid.
Real Monasterio de San Lorenzo de El
Escorial (inscrit au patrimoine de l'humanité par l'UNESCO depuis 1984)
C’est le fils de Charles Quint, Philippe II qui fit construire ce complexe monumental pour y loger
palais, basilique, couvent, collège, bibliothèque et panthéon. Accomplissement d'un vœu après la victoire de Saint-Quentin, il fut élevé de 1563 à 1584 dans un style classique sévère qui
reflète la religiosité du roi. Il y résidait occasionnellement pour échapper au poids du cérémonial de la cour et profiter de la tranquillité de la campagne et aussi pour chasser dans la
sierra de Guadarrama.
En une demi-journée, difficile de visiter ses 15 cloîtres, 13 oratoires, 86 escaliers, 88
fontaines, 9 tours et d’admirer ses 1 600 peintures et 73 sculptures… On se contentera de visiter la basilique, les appartements des Habsbourg (où mourut Philippe II), le Panthéon composé
de 26 tombes de marbre où reposent les restes des rois des maisons d'Autriche et de Bourbon et enfin l’appartement des Bourbon, mais celui-ci uniquement visible en visite guidée. Vous vous
demanderez pourquoi la guide vous accueille avec un épais manteau sur le dos alors que le thermomètre dépasse allégrement les 28° à l’extérieur…
Vous le comprendrez très vite à l’intérieur : les Bourbon n’avaient pas besoin de
frigidaire : au bout de trois minutes tout le groupe grelotte… Les riches tapisseries des appartements des Bourbon contrastent avec l’austérité des appartements de Philippe II que l’on
rejoint en passant par l’étonnante salle des Batailles, longue galerie décorée d’une immense fresque les batailles remportées sur les Maures.
Dans le jardin des Moines se trouve la Casita del Principe construit par Charles III
pour l’usage du futur Charles IV, petit pavillon décoré dans le style Louis XVI.
Retour à Madrid
Dîner au restaurant La Tasquita de Enfrende
Calle Ballesta, 6 (tél. : 91 532 54 49)
Nous sommes non loin de Gran Via, dans un quartier où beaucoup de dames aux jupes (très) courtes se
promènent sur des talons vertigineux en souriant gentiment à tous les messieurs qu’elles rencontrent. Charmantes, vraiment.
Juanjo Lopez, un autre magicien de la nouvelle cuisine espagnole œuvre dans ce petit restaurant
(huit tables seulement, c’est dire s’il est indispensable de réserver) et propose des spécialités qui magnifient les produits de saison. Morrillo de salmon confitado, bacalao sobre sopa de ajo…
je vous donne ces exemples vous vous préparer l’oreille. Car vous ne recevrez pas de carte, le garçon vous déclamera la carte en espagnol, puis en anglais si vous le souhaitez. Pas de
soucis : il est d’une patience d’ange et répétera tout le menu cinq fois s’il le faut ! Si le sieur Lopez est l’un des favoris des critiques madrilènes, ce n’est pas pour rien : sa
cuisine vaut le détour ! Nous y avons dégusté des anémones de mer en tempura ( !), des artichauts en deux cuissons, de la raie au beurre noir, un pain perdu fabuleux, le tout arrosé
d’un Belondrade y Lurton 2010, un vin de Castille digne d’un grand bourgogne blanc.
Demain, départ pour Tolède…
Mais avant, que retenir de Madrid ?
Vibrante. Madrid a une énergie comme seule une capitale peut offrir. C’est grouillant de
vie, car… on est en Espagne ! Ce qui signifie qu’on vit dehors, qu’on ne dîne pas avant 22 heures et que la nuit ne se termine qu'au lever du soleil. L'état d'esprit madrilène : sortir, se
rencontrer et profiter de chaque moment…
Diverse. Madrid est une ville de quartiers aux styles qui leur sont propres. Los
Austrias, le cœur historique, Las Lettras, le culturel, le gay et festif Chueca, le funky Malasaña, le populaire et alternatif Lavapiés, le noble et chic Paseo del Prado témoignent de la
modernité et de la riche diversité de la ville.
Culturelle. Tellement riche qu'on ne sait pas par où et par quoi commencer. Il faut dès
le départ se dire qu’on ne verra pas tout car les musées sont d’une richesse fabuleuse… et sont nombreux !
Propre. La ville est nette (rien à voir avec Bruxelles-la-Poubelle), les parcs, les
squares sont fleuris et bien entretenus…
Gastronomique. Si la cuisine locale a la réputation d’être copieuse voire lourde,
ragoût, viande, haricots font de plus en plus la place à une cuisine plus légère et plus inventive. Ferran Adria est passé par là… On trouve maintenant d’excellents restaurants et de très bons
bars à tapas à des prix très corrects.
Mais encore… La circulation est difficile sans être chaotique. Les madrilènes sont pour
la plupart souriants et agréables, surtout si vous faites l’effort de baragouiner un peu d’espagnol. Les automobilistes sont d’une rare correction vis-à-vis des piétons. Si vous remerciez d’un
geste un conducteur qui s’est arrêté pour vous laisser traverser la rue, il vous regardera comme un martien : ici on ne remercie pas, puisque c’est normal…
N’oubliez pas, quand vous vous promenez dans la ville, de lever le nez en l’air : Madrid compte un
véritable statuaire sur les toits de beaucoup de ses immeubles du début de siècle. Cela fera l’objet d’un prochain article.
A recommander :
le guide MADRID A PETITS PRIX qui vous propose 400 bons plans pour un week-end. www.cheapandchic-lesguides.fr
un site :
http://www.whatmadrid.com/guidemadrid/tourisme-madrid.html